Je suis né en novembre 1934. J’avais donc cinq ans et demi quand se sont produits les événements de juin 40. Mon père était à nouveau mobilisé, comme il l’avait été lors de la première Guerre mondiale, et la débâcle l’avait entraîné jusque dans les Pyrénées. Ma mère a décidé de partir à pied de Paris, le 12 juin, avec ma grand-mère, ma cousine germaine adolescente, et moi dans ma poussette, au hasard des routes et des mitraillages. Notre épopée a pris fin lorsque nous avons été rattrapés par les troupes allemandes dans un village d’Eure-et-Loir.
Demandez-vous pourquoi je m’intéresse à Juin 40.
J’ai fait des études de lettres, passé une agrégation de lettres classiques.
Je me suis frotté à mon tour aux choses de la vie militaire : le service durait 28 mois ; j’en ai connu la camaraderie et les épreuves ; j’ai, bien à contre-coeur, participé, dans l’Algérois et dans les Aurès, à une guerre si peu fière d’elle-même qu’elle n’en acceptait pas le nom.
J’ai enseigné.
Je me suis intéressé à la linguistique, j’ai rédigé avec Martin Riegel et Jean-Christophe Pellat une grosse Grammaire méthodique du français (PUF, 1994, constamment rééditée depuis), et avec Philippe Monneret, des Questions de syntaxe française (chez le même éditeur, 1998).
Je me suis intéressé à l’autobiographie, considérée non comme un genre littéraire, mais comme l’expression de l’expérience humaine. J’ai participé activement depuis 1996 aux activités et aux publications de l’Association pour l’Autobiographie (APA), et notamment au « Cahier thématique » de l’APA : 1939/45, lectures du fonds APA, mars 2006.
Je me suis intéressé aux rapports de l’autobiographie et de l’histoire, en apportant ma contribution au site « Écrits de Guerre et d’Occupation 1939-1945« . On peut lire mes réflexions sur le genre du témoignage historique dans un article de la revue Guerres mondiales et conflits contemporains, juillet-septembre 2016, « L’aire du témoignage ».
René RIOUL
Un chaleureux merci à tous ceux qui, de diverses manières, m’ont aidé : ils se reconnaîtront. J’en dresserai la liste dans le livre que je compte bien publier un jour pour recueillir tous ces récits des témoins de Juin 40, si Dieu le veut,… et si un éditeur en veut bien.