Juillet 2023
Les Jours de Juin 1940 paraissent en livre aux éditions Scripta (738 pages), et peuvent être commandés sur le site de cet éditeur (editions-scripta.com), 25 € + 7 € de port.
Table des matières :
Préface d’Aurélien Davout
Avant-propos
Les événements historiques
1ère partie : Récits des témoins militaires
Premier groupe : les officiers
1 Gabriel DELATER (57 ans), un médecin lieutenant-colonel dans les combats de Wallonie, l’enfer de Dunkerque et le repli jusqu’en Dordogne
2 Daniel BARLONE (56 ans), un capitaine à cheval sur la route de Dunkerque
3 Georges GAUDY (45 ans), un capitaine, vétéran de l’autre guerre, dans les marais de l’Aisne
4 Abbé Albert LENOIR (39 ans), l’aumônier du colonel De Gaulle
5 André MISSENARD (39 ans), un capitaine artilleur qui ne veut pas s’avouer vaincu et qui, fait prisonnier dans les Vosges, s’évade moins de cinq jours plus tard
6 Jacques WARNIER (39 ans), un lieutenant artilleur engagé corps et âme dans la bataille de Xertigny, jusqu’à sa mise hors de combat
7 Georges FRIEDMANN (38 ans), un lieutenant, gestionnaire d’un hôpital, puisant sa force dans la lecture de Marc-Aurèle, au cours de la débâcle
8 Roger LEFEVRE (33 ans), un député, capitaine dans l’infanterie, en Belgique, à Dunkerque, dans les derniers combats de Normandie, et comment il a évité d’être capturé
9 Julien GRACQ (30 ans), lieutenant d’infanterie projeté inutilement jusqu’aux Pays-Bas, puis en mission de sacrifice près de Dunkerque
10 André SOUBIRAN (30 ans), La compassion d’un médecin en uniforme pour toutes les victimes qu’il recueille, militaires ou civiles, de la Lorraine à la Normandie
11 Lucien CARRON (29 ans), un sous-lieutenant d’Infanterie, défenseur acharné d’un pont sur l’Aisne
12 Robert WILLIAME (29 ans), l’As de la chasse française et ses huit victoires en juin 1940
13 Roger IKOR (28 ans), lieutenant d’un régiment d’infanterie qui tourne en rond entre la Wallonie et le département du Nord, et qui ne trouve l’occasion de se battre pour de bon, avant la capture, qu’à proximité de Lille assiégée
14 Armand LANOUX (27 ans), un lieutenant pacifiste dans la bataille de Rethel
15 Paul-André LESORT (25 ans), les deux batailles d’un jeune sous-lieutenant qui prend très à cœur ses responsabilités
16 Michel THIERY (25 ans), un lieutenant blessé chez les Augustines de Malestroit
17 Daniel THOMAS (24 ans), un sous-lieutenant d’artillerie lourde hippomobile sur les petites routes de Belgique, rescapé de Dunkerque, mais fait prisonnier à son retour en France, à la fin s’évade
18 Louis GENDRON (23 ans), un jeune aspirant qui mène bien cavalièrement sa guerre et sa troupe
Deuxième groupe : les sous-officiers et les gradés
19 Henri SOURBIER (âge non précisé, la quarantaine environ), sous-officier du Train circulant entre le front et l’arrière
20 Christian HABRIOUX (35 ans), un simple brigadier qui se révèle meneur d’hommes dans la débâcle
21 Louis-Gérard VILLEROY (âge non précisé), sur la barricade aux portes d’Amiens
22 Maurice POULY (32 ans ?), la guerre de mouvement d’un sous-officier près de la frontière du Luxembourg
23 Georges GAIN (28 ans), Sergent-chef du Génie, chargé de la destruction de ponts sur la Seine
24 Claude ROY (25 ans), veillée d’armes nocturne d’un caporal, dans son char embossé sur la rive gauche de la Loire
25 Gabriel GAUTIER (24 ans), un maréchal des logis artilleur qui, bousculé par la percée de Sedan, se replie à travers la Meuse, à petites étapes
26 Pierre ROUMAT (23 ans), un sergent qui tient bon tout au long de la campagne de Belgique et de la retraite, pour finir blessé à Dunkerque et prisonnier
27 Gilbert GRODOS (21 ans), un adjudant d’artillerie belge aux premières loges sur le canal Albert, lors de l’attaque allemande du 10 mai, et qui va poursuivre la guerre en France après la capitulation du roi Léopold III
Troisième groupe : les simples soldats
28 Fernand GRENIER (39 ans), un député communiste simple soldat du Génie
29 Raymond QUENEAU (37 ans), à « l’arrière-garde de l’arrière-garde »
30 Lucien REBATET (37 ans), un fasciste deuxième classe au cinquième bureau
31 Georges SADOUL (36 ans), deuxième classe dans une compagnie radio, cantonné au sud du Haut-Rhin, puis jeté dans la bataille de la Somme, enfin en retraite, par-delà la Loire, jusqu’en Dordogne
32 Jean MALAQUAIS (32 ans), un pionnier sans illusion, mais non sans détermination
33 François DORNIC (29 ans), un fantassin foudroyé dans les bois des Ardennes
34 Lucien GERMAIN (27 ans), un fantassin « alpin » dans la nouvelle bataille du Chemin des Dames
35 Guy ROBERT (27 ans), un chasseur à pied isolé qui parvient à rejoindre, en territoire hostile, la poche de résistance de Saint-Valery-en-Caux
36 Claude MAURIAC (26 ans), la débâcle comme épreuve intérieure et découverte de la lutte des classes
37 Pierre COUPAYE (24 ans), un auxiliaire médical désabusé dans la débâcle
2ème partie : Récits des témoins civils
Premier groupe : les hommes
1 Félix KLEIN (abbé, 78 ans), un vieux pèlerin en soutane, non dénué d’humour, dans Orléans dévasté et au milieu du combat de Chabris
2 Abel POSIERE (72 ans), le maire intérimaire de Valenciennes
3 Paul LEAUTAUD (68 ans), Un vieux misanthrope ostensiblement indifférent au malheur collectif
4 Léon WERTH (62 ans), un intellectuel qui roule au ralenti dans la cohue, et fait, à l’occasion, de remarquables rencontres, en bien et en mal
5 Alfred PIRIOT (probablement sexagénaire), le court exode à pied d’un Vendômois et de son groupe d’une douzaine de personnes, poussés à un départ précipité par le bombardement dévastateur et sanglant de leur ville
6 Charles BOURRAT (56 ans), le préfet de Metz face à l’invasion
7 Georges ADREY (50 ans environ), Un métallo de Paname qui pousse sa brouette jusqu’au-delà de la Loire
8 André BOURDON (45 ans), l’exode en chalutier, de Dieppe à Lorient, et retour par voie de terre
9 Jean MOULIN (41 ans), le préfet d’Eure-et-Loir face à l’afflux des réfugiés puis à la barbarie de l’envahisseur
10 Alexander WERTH (39 ans), un journaliste britannique francophile qui vit « un cauchemar comique », de Paris à Bordeaux, à la recherche d’informations fiables
11 Zoltán SZABÓ (28 ans), un journaliste hongrois devant l’effondrement français
12 Andrzej BOBKOWSKI (27 ans), le tour de France cycliste d’un Polonais
13 Jacques SAMUEL (21 ans), quatre-cents bornes à vélo, à la grâce de Dieu
Deuxième groupe : les femmes
14 Berthe AUROY (60 ans), une institutrice de Chartres réfugiée à Moulins
15 Marguerite BLOCH (54 ans), une femme de tête et sa fille enceinte, infatigables marcheuses
16 Jeanne DÉCOMBE (46 ans), une brave femme qui assiste à l’arrivée des Allemands à Pontailler-sur-Saône (Côte-d’Or)
17 Germaine BOIVIN (38 ans), une boulangère qui cherche à rejoindre ses enfants
18 Marie-Louise LARROQUE (35 ans) et son fils Jean (14 ans), une mère et son fils auxquels l’errance à pied jusqu’en Sologne a laissé des souvenirs qui se complètent, ou parfois se nuancent, selon la personnalité et les préoccupations de chacun
19 Simone DE BEAUVOIR (32 ans), désarroi, larmes, et fuite en Anjou d’une philosophe parisienne
20 Mercédès BOUTON (32 ans), une cycliste d’un heureux naturel, sociable et crâne sur la route de Sully
21 Lisa FITTKO (31 ans), une militante antinazie internée au Vél’ d’Hiv’ et à Gurs
22 Anne JACQUES (une trentaine d’années), infirmière bénévole en gare de Tours
23 Hélène GAUTHIER (28 ans), une institutrice et ses élèves, à la débrouille sur les routes de la Sologne et du Berry
24 Janine SAINT-QUENTIN (26 ans) : la débâcle vue de Niort par une jeune épouse inquiète
Troisième groupe : les jeunes
25 Benoîte (19 ans) et Flora (15 ans) GROULT, deux jeunes Parisiennes d’un milieu aisé, réfugiées en Bretagne, aussi irritées par le conformisme d’une partie de leur entourage qu’inquiètes pour leur avenir personnel
26 Eugène KURTZ (19 ans) : les conscrits alsaciens tournent en rond
27 Jean NICAISE (19 ans), Le « roman d’apprentissage » d’un jeune Belge sur la longue route de l’exode, de Charleroi à Lacaune-les-Bain
28 Janine NATHAN (18 ans), une étudiante bisontine et son exode presque sans histoire jusqu’au Périgord noir
29 Lucien LE GALL (18 ans), Trois adolescents à l’arrière d’un camion, sans vêtements de rechange, sans papiers, les jambes pendantes et la bourse vide
30 Henri BAILLY (17 ans), un scout bourguignon sur la route de la Vendée
31 Simone VOSCH (14 ans), une collégienne belge sur les rives de la Loire, prête à tout accepter pour que revienne la paix
32 Monique D’HESSE (12 ans), de l’Aisne en Charente, une jeune réfugiée primesautière et patriote
33 Françoise LAUNOIS (12 ans) : l’exil vendéen enchanté d’une adolescente champenoise
34 René RIOUL (5 ans 1/2), un enfant dans sa poussette sur les routes de Beauce
35 Gérard MAILLARD (5 ans), quelques images qui s’incrustent dans la mémoire d’un enfant, sur le pont de Gien, avant qu’il saute
36 Monique MAUGRAS (5 ans), un drame familial, le drame national, dans les souvenirs d’une petite fille
37 Claude WILWERTH (3 ans), Souvenirs d’un très jeune enfant belge transplanté à la faveur de l’exode sur les rives de la Méditerranée
Finale : Relectures croisées des récits des témoins
Quelques thèmes récurrents : le 10 mai – le ciel de mai, le ciel de juin – les routes de juin 40 : l’errance des militaires, l’errance des civils – la question des cartes – la réalité de la guerre : la faim, la soif et le sommeil ; la destruction et la mort – les blessés – le martyre des animaux – l’illusion du recommencement – les « bobards » – le fantasme de mai : les parachutistes allemands – le fantasme de juin : les avions italiens – la guerre dans les airs – les combats – l’enfer de Dunkerque – désordre et démoralisation – trahison, connivence, suspicion – amis et alliés – l’image de l’ennemi – le cas des Juifs – le cas des communistes – présence de la religion – égoïsmes, solidarités – les difficultés pour communiquer – peur et courage – le 17 juin, l’allocution de Pétain – le 18 juin, l’appel de De Gaulle – l’armistice – capture, évasions – conscience des enjeux – dans l’ensemble…
Éléments de bibliographie
INDEX DES LIEUX
Informations
À signaler la parution récente d’un livre-frère, qui se situe quant à lui, résolument, sur le versant littéraire des textes portant sur Juin 40 : La France en éclats, écrire la débâcle de 1940, d’Aragon à Claude Simon (Les Impressions nouvelles, avril 2023, 397 p., 26 €), d’Aurélien d’Avout, reprenant la matière de sa thèse (signalée ici même sur la page « Une thèse récente sur Juin 40« ). Bonne lecture.
À signaler également parmi les parutions récentes celle de Dix ans de bonheur, un couple bourgeois à l’Âge des extrêmes, de Jean-Pierre Warnier (éd. Karthala, mars 2023, 445 p., 30 €). C’est d’après ce texte alors encore inédit que j’avais pu, avec son autorisation, dont je le remercie à nouveau, raconter et mettre en ligne, en février 2020, l’histoire de son père Jacques Warnier, « un officier artilleur engagé corps et âme dans la bataille de Xertigny ».
Voyez encore ci-dessous une nouvelle page : le commentaire d’un poème d’Aragon, Les Lilas et les Roses, qui sera suivie, je l’espère, d’autres pages sur le retentissement littéraire de Juin 40 dans son oeuvre.
R.R.
A paraître en 2024 : René RIOUL, Cauchemar, essai sur les histoires vécues en juin 1940
Dessin A. Dumuis
Rappel du contenu du site Les Jours de Juin 1940
Un grand nombre de personnes ont laissé leurs souvenirs sur cette période. Leurs témoignages ont été publiés ou sont restés inédits. Certains étaient militaires ; d’autres étaient civils. Certains étaient déjà connus ou le sont devenus ; d’autres étaient et sont restés des inconnus.
« Où étiez-vous et qu’avez-vous fait le 10 mai 1940 et ensuite ? »
Cette question qu’Aragon, lorsqu’il préparait son grand roman sur mai-juin 40, posait de vive voix à tous ceux qu’il rencontrait, j’ai souhaité la poser à mon tour à tous ceux qui en ont laissé le témoignage écrit. Tous ont vécu au même rythme de la grande Histoire leurs humbles histoires personnelles. Mais souvent, parce que les unités militaires avaient perdu leur cohésion et que les familles se trouvaient dispersées, ils les ont vécues – paradoxe – dans une grande solitude, au milieu de la foule dont ils partageaient le sort. Pour tenter de comprendre ce qu’a été, à leur niveau, l’enchaînement des événements et ce qu’ils ont ressenti, on a ici rassemblé et condensé les récits de leurs aventures (voir La constitution du corpus).
TEMOINS MILITAIRES
Officiers et sous-officiers :
BARLONE Daniel (56 ans), un capitaine à cheval sur la route de Dunkerque
CARRON Lucien (29 ans), défenseur acharné d’un pont sur l’Aisne
DELATER Gabriel (57 ans), un médecin lieutenant-colonel dans les combats de Wallonie, l’enfer de Dunkerque et le repli jusqu’en Dordogne
FRIEDMANN Georges (38 ans), un lieutenant, gestionnaire d’un hôpital, puisant sa force dans la lecture de Marc-Aurèle, au cours de la débâcle
GAIN Georges (28 ans), Sergent-chef du Génie, chargé de la destruction de ponts sur la Seine. Inédit, APA
GAUDY Georges (45 ans), un vétéran de l’autre guerre dans les marais de l’Aisne
GAUTIER Gabriel (24 ans), un sous-officier artilleur qui, bousculé par la percée de Sedan, se replie à travers la Meuse, à petites étapes
GENDRON Louis (23 ans), un jeune aspirant qui mène bien cavalièrement sa guerre et sa troupe. Autoédité, dépôt APA
GRACQ Julien (30 ans), lieutenant d’infanterie projeté inutilement jusqu’aux Pays-Bas, puis en mission de sacrifice près de Dunkerque
GRODOS Gilbert (21 ans), Aux premières loges sur le canal Albert, lors de l’attaque allemande du 10 mai, un adjudant d’artillerie belge va poursuivre la guerre en France après la capitulation du roi Léopold III. Inédit
IKOR Roger (28 ans), lieutenant d’un régiment d’infanterie qui tourne en rond entre la Wallonie et le département du Nord, et qui ne trouve l’occasion de se battre pour de bon, avant la capture, qu’à proximité de Lille assiégée
LANOUX Armand (27 ans), un officier pacifiste dans la bataille de Rethel
LEFEVRE Roger (33 ans), un député, capitaine dans l’infanterie, en Belgique, à Dunkerque, dans les derniers combats de Normandie, et comment il a évité d’être capturé
LENOIR Albert (abbé, 39 ans), l’aumônier du colonel De Gaulle. Autoédité, dépôt APA
LESORT Paul André (25 ans), les deux batailles d’un jeune officier zélé
MISSENARD André (39 ans), un officier artilleur qui ne veut pas s’avouer vaincu et qui, fait prisonnier dans les Vosges, s’évade moins de cinq jours plus tard
POULY Maurice (âge non-précisé), la guerre de mouvement d’un sous-officier près de la frontière du Luxembourg. Autoédité
ROUMAT Pierre (23 ans), un sergent qui tient bon tout au long de la campagne de Belgique et de la retraite, pour finir blessé à Dunkerque et prisonnier. Inédit, APA
SOUBIRAN André (30 ans), La compassion d’un médecin en uniforme pour toutes les victimes qu’il recueille, militaires ou civiles, de la Lorraine à la Normandie
SOURBIER Henri (âge non précisé, la quarantaine environ), sous-officier du Train circulant entre le front et l’arrière
THIERY Michel (25 ans), un officier blessé chez les Augustines de Malestroit. Inédit, APA
THOMAS Daniel (24 ans), un sous-lieutenant d’artillerie lourde hippomobile sur les petites routes de Belgique, rescapé de Dunkerque, mais fait prisonnier à son retour en France, à la fin s’évade Inédit, APA
VILLEROY Louis-Gérard (âge non précisé), sur la barricade aux portes d’Amiens. Autoédité
WARNIER Jacques (39 ans), un officier artilleur engagé corps et âme dans la bataille de Xertigny, jusqu’à sa mise hors de combat. Inédit
WILLIAME Robert (29 ans), l’As de la chasse française et ses huit victoires en juin 1940
Hommes de troupe :
COUPAYE Pierre (24 ans), un auxiliaire médical désabusé dans la débâcle. Inédit, APA
DORNIC François (29 ans), un fantassin foudroyé dans les bois des Ardennes
GERMAIN Lucien (27 ans), un fantassin « alpin » dans la nouvelle bataille du Chemin des Dames. Inédit, APA
GRENIER Fernand (39 ans), un député communiste simple soldat du Génie
HABRIOUX Christian (35 ans), un simple brigadier qui se révèle meneur d’hommes dans la débâcle
MALAQUAIS Jean (32 ans), un pionnier sans illusion, mais non sans détermination
MAURIAC Claude (26 ans), la débâcle comme épreuve intérieure et découverte de la lutte des classes
QUENEAU Raymond (37 ans), à « l’arrière-garde de l’arrière-garde »
REBATET Lucien (37 ans), un fasciste deuxième classe au cinquième bureau
ROBERT Guy (27 ans), un chasseur à pied isolé parvient à rejoindre, en territoire hostile, la poche de résistance de Saint-Valery-en-Caux. Inédit, APA
ROY Claude (25 ans), veillée d’armes nocturne d’un caporal, dans son char embossé sur la rive gauche de la Loire
SADOUL Georges (36 ans), deuxième classe dans une compagnie radio, cantonné au sud du Haut-Rhin, puis jeté dans la bataille de la Somme, enfin en retraite avec son lourd matériel inutilisé, par-delà la Loire, jusqu’en Dordogne
TEMOINS CIVILS
Hommes :
ADREY Georges (environ 50 ans), Un métallo de Paname qui pousse sa brouette jusqu’au-delà de la Loire
BOBKOWSKI Andrzej (27 ans), le tour de France cycliste d’un Polonais
BOURDON André (45 ans), l’exode en chalutier, de Dieppe à Lorient, et retour par voie de terre. Inédit, APA
BOURRAT Charles (56 ans), le préfet de Metz face à l’invasion
KLEIN Félix (abbé, 78 ans), un vieux pèlerin en soutane, non dénué d’humour, dans Orléans dévasté et au milieu du combat de Chabris
LEAUTAUD Paul (68 ans), un vieux misanthrope ostensiblement indifférent au malheur collectif
MOULIN Jean (41 ans), le préfet d’Eure-et-Loir face à l’afflux des réfugiés puis à la barbarie de l’envahisseur
PIRIOT Alfred (probablement sexagénaire), le court exode à pied d’un Vendômois et de son groupe d’une douzaine de personnes, poussés à un départ précipité par le bombardement dévastateur et sanglant de leur ville
POSIERE Abel (72 ans), le maire intérimaire de Valenciennes
SAMUEL Jacques (21 ans), quatre-cents bornes à vélo, à la grâce de Dieu
SZABÓ Zoltán (28 ans), un journaliste hongrois devant l’effondrement français
WERTH Alexander (39 ans), un journaliste britannique francophile empêché de faire son travail et qui se confie à son journal personnel
WERTH Léon (62 ans), rouler au ralenti dans la cohue, et faire, à l’occasion, de remarquables rencontres, en bien et en mal
Femmes :
AUROY Berthe (60 ans), une institutrice de Chartres réfugiée à Moulins
BEAUVOIR Simone de (32 ans), désarroi, larmes, et fuite en Anjou d’une professeure de philosophie parisienne
BLOCH Marguerite (54 ans), une femme de tête et sa fille enceinte, infatigables marcheuses
BOIVIN Germaine (38 ans), une boulangère qui cherche à rejoindre ses enfants. Inédit, APA
BOUTON Mercédès (32 ans), une cycliste d’un heureux naturel, sociable et crâne sur la route tragique de Sully. Inédit, APA
BEAUVOIR Simone de (32 ans), désarroi, larmes, et fuite en Anjou d’une professeure de philosophie parisienne
DECOMBE-CLERGET Jeanne (46 ans), une brave femme assiste à l’arrivée des Allemands à Pontailler-sur-Saône (Côte d’Or), Inédit
FITTKO Lisa (31 ans), une militante antinazie internée au Vél d’Hiv’ et à Gurs
GAUTHIER Hélène (28 ans),une institutrice et ses élèves, à la débrouille sur les routes de la Sologne et du Berry. Inédit, APA
JACQUES Anne (âge non précisé, la trentaine), infirmière bénévole en gare de Tours
LARROQUE Marie-Louise (35 ans) et son fils Jean (14 ans), une mère et son fils auxquels l’errance à pied jusqu’en Sologne a laissé des souvenirs qui se complètent, ou parfois se nuancent, selon la personnalité et les préoccupations de chacun. Inédit, APA
SAINT-QUENTIN Janine (26 ans), la débâcle vue de Niort par une jeune épouse inquiète. Inédit, APA
Jeunes :
BAILLY Henri (17 ans), un scout bourguignon sur la route de la Vendée. Inédit, APA
D’HESSE Monique (12 ans), de l’Aisne en Charente, une jeune réfugiée primesautière et patriote. Inédit, APA
FLEITH-MAUGRAS Monique (5 ans), Un drame familial, le drame national, dans les souvenirs d’une petite fille. Inédit
GROULT Benoîte (19 ans) et Flora (15 ans), deux jeunes parisiennes d’un milieu aisé, réfugiées en Bretagne, aussi irritées par le conformisme d’une partie de leur entourage qu’inquiètes pour leur avenir personnel
LE GALL Lucien (18 ans), Trois adolescents à l’arrière d’un camion, sans vêtements de rechange, sans papiers, les jambes pendantes et la bourse vide. Inédit
KURTZ Eugène (19 ans), les conscrits alsaciens tournent en rond. Autoédité
LAUNOIS Françoise (12 ans), l’exil vendéen enchanté d’une adolescente champenoise. Inédit, APA
MAILLARD Gérard (5 ans ½), quelques images qui s’incrustent dans la mémoire d’un enfant, sur le pont de Gien, avant qu’il saute. Inédit
NATHAN Janine (18 ans), une étudiante bisontine et son exode presque sans histoire jusqu’au Périgord noir. Inédit, APA
NICAISE Jean (19 ans), Le « roman d’apprentissage » d’un jeune Belge sur la longue route de l’exode, de Charleroi à Lacaune-les-Bains. Inédit, APA
RIOUL René (5 ans 1/2), un enfant dans sa poussette sur les routes de Beauce. Inédit
VOSCH Simone (14 ans), une collégienne belge sur les rives de la Loire, prête à tout accepter pour que revienne la paix, Inédit, APA
WILWERTH Claude (3 ans), Souvenirs d’un très jeune enfant belge transplanté à la faveur de l’exode sur les rives de la Méditerranée. Inédit
LITTERATURE
BON À SAVOIR
La constitution du corpus
Les événements historiques
L’espace géographique
La hiérarchie militaire
Les armées françaises